LES TRADITIONNELS – A chaque génération, LA série vient au monde

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10/10

Pour rappel, il s’agit de l’histoire de Buffy Summers, jeune lycéenne de 16 ans qui s’installe à Sunnydale avec sa mère pour débuter une nouvelle vie.
Lycéenne le jour, Tueuse de vampires la nuit, dotée d’une force surhumaine, elle a pour but de vaincre les forces du mal avec l’aide de ses amis et de son protecteur. Voici le pitch de départ qui sera finalement beaucoup plus profond au fil des années.
Selon moi, la série culte Buffy contre les vampires, diffusée de 1997 à 2003, est l’une des séries qui a crée quelque chose à la télévision, elle a été pionnière dans la manière d’écrire une bonne histoire fantastique.
Avec Charmed, elle a amené cet univers permettant de s’évader dans un monde semblable au notre, que l’on retrouvera ensuite à partir des années 2000 dans d’autres séries à succès comme Supernatural, The Vampire Diaries, True Blood, Teen Wolf, ou encore la récente Penny Dreadful.
Revenons aux éléments qui montrent que Buffy a réussi à se faire une place dans le coeur des fans, lui accordant le titre de série phare et précurseur, permettant la création de nombreuses autres du même genre.

Une histoire adulte pour adolescent

Centré avant tout pour un public adolescent, composée de 7 saisons, cette série reste très mature dans son ensemble, que ce soit par rapport aux trames amoureuses, aux relations amicales, ou sur les aléas de la vie en général.
Il y a un aspect assez réaliste symbolisé autour d’un drama surnaturel que l’on peut remarquer sans ce que soit trop grossier (la bouche de l’enfer en dessous du lycée, le 1er amour comme étant très intense mais aussi dramatique).
Ce qui est aussi très appréciable à relever contrairement aux séries des années 2000/2010 (comme Les frères Scott, Desperate Housewives, Grey’s Anatomy, etc) c’est qu’il n’y a pas de vrais triangles amoureux à l’origine de ruptures (à l’exception peut-être de Willow et Oz, mais ce n’était pas poussé comme certains couples actuels de télévision). Ainsi les histoires d’amour sont bien construites, on s’identifie complètement aux différents personnages, ou aux différentes relations (que ce soit pour les couples et personnages hétérosexuels ou homosexuels).

Buffy, notre héroïne, représente pleinement l’archétype de l’adolescent(e) qui se cherche, qui apprend, et qui grandit grâce à ses amis et sa famille. Ses différentes relations montrent son parcours et son état d’esprit qui passe de l’adolescence à l’adulte, de la joie à la dépression.
La relation Buffy/Angel est peut-être la plus poétique et la plus puissante, mais c’est surtout la plus innocente, et la plus dramatique. Le désir charnel n’est presque pas représenté, de plus la malédiction d’Angel freine l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre. C’est grâce à Riley et son changement vers l’université qu’on nous montre une héroïne plus adulte et sexuellement plus active, plus épanouit.
Enfin les saisons 6 et 7 montrent un aspect beaucoup plus sombre autour de Buffy à travers sa relation sado-masochiste avec Spike et dévoile ainsi une noirceur beaucoup plus profonde avec comme déclencheur le retour à la dure réalité après sa résurrection.
Malgré son jeune âge, elle doit déjà agir et penser en adulte et Joss Whedon a parfaitement écrit et réalisé ces saisons pour symboliser ces difficultés.

Intrigue bien construite, et épisodes originaux

Les intrigues narratives de chaque saison sont indépendantes, même si nous avons un fil conducteur montrant nos personnages qui grandissent (saisons 1 à 3 : la vie lycéenne, saisons 4 et 5 : la vie universitaire, saisons 6 et 7 la vie adulte). Nous pouvons suivre plus ou moins une saison sans avoir vu la précédente car chacune lance une nouvelle histoire avec un nouvel ennemi principal et un nouvel enjeu (plus personnel) pour nos héros.
Ainsi, l’histoire est parfaitement écrite pour se renouveler, avec peut-être un schéma répétitif mais toujours avec de la nouveauté de façon constante (je pense notamment à l’arrivée surprise de Dawn, la soeur de Buffy, en saison 5 permettant d’aborder un nouveau lien fraternel peut exploité lors des saisons précédentes, et de montrer une nouvelle facette au personnage de Sarah Michelle Gellar).

Enfin, en dehors d’une histoire bien développé, il y a aussi des temps de pause dans la narration permettant la création d’épisodes particuliers sortant de l’ordinaire, c’est ici que se place toute l’originalité de Joss Whedon.
Je pense surtout au célèbre épisode « Un silence de mort » (4×10) qui fut un épisode complètement muet, mais aussi l’épisode musical « Que le spectacle commence » (6×07). Nous avons donc à chaque saison deux ou trois épisodes originaux, en passant par des épisodes traditionnels avec comme toile de fond Halloween, Thanksgiving, en passant aussi par la Saint Valentin.

Un casting qui a su se renouveler

Je considère cette série excellente aussi par son casting et ses différents personnages. On peut vraiment voir deux équipes de personnages qui composent le noyau dur des 7 saisons Buffy, Alex, Willow, Giles : l’équipe du lycée des saisons 1 à 3 avec Cordélia, Oz et Angel, et l’équipe post-lycée des saisons 5 à 7 avec Anya, Riley, Tara, Spike et Dawn (la saison 4 servant de transition entre les deux).
Ainsi, par ses personnages secondaires, on a un renouvellement après la saison 3 permettant de continuer la série et d’aborder de nouvelles histoires. La franchise et le culot de Cordélia se retrouve en Anya et Spike, la douceur de Oz à travers Tara et l’arrivée de Dawn permet d’aborder le caractère de Buffy d’une nouvelle façon comme nous l’avons expliqué précédemment.
Ces différents personnages ont évolué au cours de la série, ils ont apporté bonheur et tristesse à certains moments, mais surtout beaucoup d’humour qu’il ne faut pas oublier. On relève les personnages d’Alex, Cordélia, Spike et Anya et certaines situations hilarantes que l’on a pu voir (le baiser raté de Cordélia et Wesley, Buffy et Spike qui veulent se marier à cause d’un sort, l’amnésie générale lancé par Willow, les épisodes d’Halloween etc). Donc malgré un aspect dramatique et très sombre, surtout pour la deuxième moitié de la série, il y a toujours eu un moment pour avoir le sourire.

Enfin, en plus de ces personnages attachants, nous avons aussi un certain charisme pour les antagonistes principaux des différentes saisons qui sont de plus en plus redoutables.
La saison 2 propose comme antagoniste principal Angel le grand amour de Buffy, qui a perdu son âme, avec l’aide du couple vampirique Spike et Drusilla. La saison 3 présente un reflet de miroir avec Faith, l’autre tueuse. Le maire de Sunnydale l’attire dans ses projets, et nous avons donc un combat égal entre Buffy et sa rivale, permettant de montrer l’hypothèse d’une tueuse de vampire qui s’allient aux démons.
La saison 4 est surtout concentré aux liens d’amitiés qui unissent Buffy, Willow et Alex, et qui deviennent assez fragiles avec le changement provoqué par l’université. C’est seulement en s’unissant tous les trois qu’ils réussiront à vaincre Adam (créature mi-homme, mi-démon, mi-machine), cet adversaire était intéressant à développer vue qu’ils mélangeaient la science avec le surnaturel.
Mais le plus puissant adversaire de Buffy fut réellement Gloria, une déesse démoniaque. Unique ennemie qui était plus forte, qui a réussie a lancer son apocalypse. Ainsi la Tueuse avait besoin de l’aide de tous ses amis et de leurs idées pour pouvoir la vaincre.
En conséquence la légende de la tueuse a bien évolué grâce à elle : pour sauver le monde, la Tueuse ne peut pas être seul, elle a besoin des autres (fait qui se confirmera en saison 7 où Buffy décidera d’offrir son pouvoir à toutes les filles potentielles pour vaincre la Force, la source primitive de la bouche de l’enfer).
Enfin, la saison 6 est, certes la plus sombre, mais la mieux réussie selon moi pour montrer le combat intérieur de chacun des personnages, car finalement notre pire ennemi c’est nous même (Buffy qui n’arrive pas à reprendre goût à la vie, Willow qui devient dépendante à la magie au point de vouloir détruire le monde, et Alex qui finalement prend peur et se rétracte à l’idée de se marier, se sentant trop jeune et pas prêt).

Le petit défaut

Je vais quand même parler d’un petit défaut personnel. Plus de 10 ans après l’arrêt de la série, elle a bien vieilli et se laisse regarder sans problème à l’exception de la première saison (heureusement composée de 12 épisodes uniquement).
L’histoire était assez simplette au départ, une fille qui refuse simplement d’avoir ces pouvoirs et veux être normale (idée qui sera mieux développé au fil des épisodes avec une très belle conclusion en saison 7).
Le budget très faible est aussi la cause de monstres et d’effets spéciaux très moches pour l’époque. Ainsi c’est normal que la série a failli être annulé au bout d’une saison, mais heureusement ce ne fut pas le cas, on serait vraiment passé à côté de quelque chose.
En conséquence, on peu zapper la première saison, même si c’est toujours mieux pour pouvoir comprendre l’intégralité mais, il faut être honnête, l’histoire prend de l’ampleur à partir de la saison 2, et la série est pleinement lancée en terme de storylines et d’effets spéciaux dès la saison 3.

Le Buffyverse

Même si j’aurai aimé une saison 8, même si c’était possible en terme d’audiences, Sarah Michelle Gellar a eu raison de vouloir arrêter la série après 7 ans (elle voulait même s’arrêter à la saison 5 après le sacrifice de son personnage…).
Donc ce n’est pas une série trop courte, ni trop longue, juste ce qu’il faut selon moi pour que l’histoire se développe comme il faut, chaque saison est un plaisir, il n’y a eu aucun moment où je me suis ennuyé devant ma télé.
Et mon plus grand bonheur c’est que la série ne s’arrête pas à 7 saisons, elle va bien au-delà.
En effet, après la série il y a eu des comics-books qui racontent la suite des histoires de la tueuse sous forme de saison 8, il y a eu des romans, des jeux vidéo, mais surtout un spin-off centré sur Angel (en compagnie de Cordélia et Wesley) diffusée de 1999 à 2004, composé de 5 saisons. Cela a permis de développer deux fois plus l’univers fantastique de Joss Whedon, et ce fut aussi révolutionnaire car elles font parties des premières séries à avoir diffusé des crossovers. Ainsi, même si j’ai une préférence pour Buffy contre les vampires, sa petite soeur n’a rien a lui envier (sauf peut-être un meilleur final…).

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Angel, spin-off de Buffy

En conclusion

Pour terminer sur une bonne note, cette série parle de révélation, de faits de société, de problèmes financiers, de la vie et de la mort (je pense notamment à l’épisode 16 de la saison 5 qui traite de la mort de façon crédible et tellement réaliste), de la sexualité, de l’homosexualité (une des premières séries qui abordent ce thème encore difficile à comprendre et à montrer à l’écran pour l’époque), d’ailleurs le fait que Buffy soit une tueuse, qu’elle ne l’a pas voulu et qu’elle a du mal à l’accepter et à le révéler à sa mère est une métaphore propre du coming-out.
Le pouvoir de la femme est totalement exprimé et présenté sans pour autant montrer toujours l’homme comme un gros balourd ou un abrutit qui ne sait rien faire, donc oui c’est une (des premières) série mettant en vedette la femme sans pour autant oublier le pouvoir masculin.
Pour moi c’est une certitude, il s’agit d’une série culte qui a crée quelque chose, le simple fait de dire Buffy : tout le monde assimile ce nom à « vampire » c’est pas anodin.

Joss Whedon est très connu pour Marvel et Avengers désormais, mais il ne faut pas l’oublier pour sa première série à succès et son spin-off.

Avec Sarah Michelle Gellar, Nicholas Brendon, Alyson Hannigan, Anthony Steward Head, Charisma Carpenter, David Boreanaz, Seth Green, Marc Blucas, James Marsters, Emma Caulfield, Amber Benson, et Michelle Trachtengerg.

Bande-annonces des 7 saisons par un fan.

Saison 1
Saison 2
Saison 3
Saison 4
Saison 5
Saison 6
Saison 7

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