Le zoo de Disney a réouvert

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08/10

Pixar nous avait offert une histoire inédite, très originale avec Vice Versa où nous avions enfin une explication (façon Disney) sur nos comportements, nos émotions, mais après une histoire beaucoup plus fragile avec Le voyage d’Arlo qui reprenait beaucoup trop les codes et clichés que l’on connaissait déjà dans L’âge de Glace premier du nom, Le roi lion, ou encore Le monde de Némo, Disney revient en force avec Zootopie, une histoire originale, mais pas non plus complètement inédite où les animaux sont les héros.
Néanmoins, l’humour est omniprésent, l’histoire de qualité, et il est évident que ce film plaira aux petits et aux grands.

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Zootopie, une ville dirigée par des animaux

 

Bunnie, détective privée

Nous avions connu Basil détective privé, ainsi que plusieurs histoires mettant en avant les animaux dans la ville (Bernard et Bianca, Oliver et compagnie, La Belle et le Clochard, etc), mais ici nous voyons une certaine innovation dans la manière d’exploiter le genre.
En effet, aucune trace d’humanité, la civilisation est dirigée par toute l’espèce animale, quelle-quelle soit, en parfaite harmonie (les proies et les prédateurs vivant ensembles dans la grande ville de Zootopie).
Ainsi, nous suivrons l’histoire d’un duo hors du commun : un lapin du nom de Judy Hopps, une jeune policière fraichement diplômée, qui sera partenaire avec un renard escroc (du moins au début) qui se nomme Nick Wilde.
Le coeur du film se concentre sur l’enquête policière de 14 animaux qui ont disparu. Judd, qui a du mal à trouver sa place, veut prouver ses qualités d’officier en résolvant ce mystère.
Le duo cherchera donc des indices partout dans cette incroyable ville construite en plusieurs zones comme Sahara Square, Tundra Town, ou Rainforest District.
Il faut justement relevé un design très réussi que ce soit pour les différents animaux mais aussi leurs manières de s’adapter dans cette ville (pour les énormes créatures telles que les girafes ou d’autres beaucoup plus petites comme des souris).
L’environnement est très clair, très coloré, le rendu visuel et esthétique rend l’atmosphère et l’ambiance très joyeuse, légère derrière cette enquête policière.

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Références, gags et beaucoup d’humour

En conséquence, il faut noter face au sérieux que l’on pourrait penser sur cette histoire qu’il y a beaucoup d’humour et de second degré.
Les références cinématographiques et culturelles sont assez nombreuses, bien adaptées à la situation, les plus petits riront certainement, mais pas forcément pour les mêmes raisons qu’une personne plus âgée qui relèvera les clins d’oeil au Parrain, Flash Gordon, etc.
En effet, nous avons d’innombrables séquences qui plairont à tout le monde avec des gags assez originaux et bien trouvés, quand on repense aux passages du paresseux, ou du club naturiste pour ne relever qu’eux.

En dehors de nos deux héros, nous avons une panoplie de personnages (bons comme méchants) très attachants, bien écrits et permettant de s’intégrer et de s’assimiler encore plus à cet univers, les parents de Judy sont assez arriérés, mais attendrissants quand on les voit laisser leur enfant quitter le cocon familiale, ou l’officier Benjamin Clawhauser qui fera l’unanimité auprès du public par son design et caractère de gros nounours ou gros chat qu’on veut prendre dans ses bras. Par ailleurs, il est intéressant de montrer à quel point il semble fan de la chanteuse Gazelle, et la manière dont il se comporte décrédibilise encore plus son statut de policier. On peut aussi retenir la présence de Shakira dans le rôle de Gazelle plus que bienvenue pour nous faire rire, et aussi interpréter une chanson entrainante parfaitement choisie pour ce film (intégré au moment où on découvre la ville pour la première fois en compagnie de Judy, et nous donnant l’envie de découvrir encore plus ses habitants et leurs cultures).

Conclusion : un film moderne

Enfin, comme tous bons Disney, avec une bonne construction des personnages et de l’histoire, la tradition veut que nous retrouvons une certaine morale, mais ici elle semble beaucoup moins niaise comme l’ont montré certains films d’animations précédents.
Avec Judy qui doit se renforcer pour être accepté auprès de ses pairs, travailler avec un renard comme partenaire, l’idée essentielle de ce film est d’accepter l’autre, l’inconnu, et de ne pas baisser les bras (comme le montre la plupart des Disney de toutes façons).
Mais le film développe cette idée de façon moderne et actuelle. Il y a une touche de féminisme avec le personnage de Judy qui se bat en tant que femme pour avoir ce qu’elle veut et exercer le métier dont elle a toujours rêvé.
On pourrait aussi s’imaginer le personnage de Benjamin Clawhauser comme un personnage homosexuel à cause de sa « non-masculinité » en tant qu’officier de police, même si Disney ne montrerait pas de façon explicite un personnage de ce genre dans un dessin animé, mais la métaphore est assez représentative.
Enfin, la mise en scène autour de la peur des prédateurs, la peur de Judy pour les renards peut aussi refléter les nombreux problèmes liés au terrorisme dans notre société, aux préjugés, et le refus d’intégrer les minorités, du coup le sens moral du film rend son histoire d’autant plus touchante et intéressante.
Les créateurs de Raiponce et Les mondes de Ralph ont fait un Disney à la fois amusant mais très éducatif, digne d’un Pixar.

Bande annonce du film VF

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